Conception immaculée par Marie Mère de Dieu
Conception
immaculé par Marie
À
partir de saint Justin et de saint Irénée, les Pères
ont souvent opposé les « deux Vierges » – Ève et Marie. Par
la
désobéissance de la première la mort est entrée dans l’humanité, par
l’obéissance de l’» Ève seconde », l’Auteur de la vie se fit
homme et
entra dans la descendance d’Adam. Mais entre les deux il y a toute
l’histoire
de l’Ancien Testament, le passé dont on ne peut séparer celle qui est
devenue
Ce
n’est pas en vain que l’Église orthodoxe, dans ses textes liturgiques,
appelle David « l’ancêtre de Dieu » et parle en mêmes termes
de
Joachim et Anne : « saints et justes ancêtres de Dieu ».
Le
dogme catholique romain sur l’Immaculée Conception semble briser cette
succession ininterrompue de la sainteté de l’Ancien Testament, sainteté
qui
trouve son accomplissement au moment de l’Annonciation, lorsque
l’Esprit Saint
descendu sur
L’Église
orthodoxe
n’admet pas cette exclusion de
Elle
était sainte et pure de tout péché
dès le sein de sa mère, – et cependant cette sainteté ne la plaçait pas
encore
en dehors du reste de l’humanité d’avant le Christ. Elle n’était pas,
au moment
de l’Annonciation, dans un état analogue à celui d’Ève avant le péché.
La
première Ève qui devint « la mère des vivants », prêta
l’oreille aux
paroles du séducteur dans l’état paradisiaque, celui de l’humanité
innocente.
La deuxième Ève, élue pour devenir
Comme les autres hommes, comme saint Jean Baptiste, dont
l’Église fête également la conception et la nativité, –
Elle représente le comble de la sainteté qui ait jamais pu
être atteinte avant le Christ, dans les conditions de l’Ancien Testament, par
quelqu’un de la descendance d’Adam. Elle a été sans péché sous la domination
universelle du péché, pure de toute séduction dans l’humanité asservie au
prince de ce monde. Non pas placée au-dessus de l’histoire humaine, pour servir
au dessein particulier de Dieu, mais réalisant sa vocation unique dans
l’enchaînement de l’histoire, dans la destinée commune des hommes attendant
leur salut.
Et pourtant, si dans la personne de
La première Ève fut prise d’Adam : c’est une
personne qui, au moment de sa création par Dieu, emprunte la nature d’Adam,
pour lui servir de complément. Nous trouvons un rapport inverse dans le cas de
Cependant,
on ne peut pas dire que l’humanité assumée par le Christ dans le sein de
(Sagesse orthodoxe)