Education et Parentalité par Eglise au foyer

Conseils spirituels données aux parents

Les parents doivent être d’accord sur l’éducation des enfants. Il est inadmissible que si l’un permet une chose, l’autre l’interdise, que si l’un punit, l’autre s’indigne et console à voix haute. Aucune remarque au conjoint, au moment de la punition même injuste, n’est possible en présence des enfants ; plus tard, se retrouvant seuls, on peut et il convient de discuter de l’incartade de l’enfant et de la forme adéquate de la punition.

Quelquefois l’épouse n’a plus qu’un seul recours, c’est de cacher ‘le regard plein de larmes (de la mère) le jour de la colère paternelle’ (R. Tagore). Même la colère doit être calme, sans irritation ni méchanceté ; il est vrai qu’il est très difficile de maîtriser une ‘colère calme’. L’apôtre disait : ‘Mettez-vous en colère mais ne péchez pas (Éph. 4, 26). Pères, n’exaspérez pas vos enfants de peur qu’ils ne se découragent’ (1 Co. 3, 21).

Et ce qui irrite les enfants ce sont des punitions non fondées ou injustes, l’incompréhension de leurs désirs et de leurs aspirations, l’humiliation de leur personnalité. Dans la punition il doit y avoir une lueur de clémence et d’amour, d’espérance de pardon. La punition ne peut être levée que par celui qui a puni ; c’est une règle de vie générale, car même une pénitence imposée ne peut être levée que par celui qui l’a prononcée. Cette règle n’est pas supprimée même lors de la mort du père spirituel.

(G. Kaleda, L’Église au foyer, Cerf, Paris, 2000, p.121)

« Lorsque les parents donnent tout à l’enfant, à leur idole, sans lui apprendre à rendre, et ne prenant même pas soin l’un de l’autre (le père de la mère et la mère du père), ils font grandir un égoïste avec une psychologie de consommateur. […] Il convient dès les premières années de développer dans l’homme un amour en réponse à ceux qui lui ont donné la vie. Pour que les enfants aiment leurs parents, il est indispensable qu’ils reçoivent d’eux non seulement des jouets, des jeans, de l’argent pour le cinéma, etc., mais qu’ils soient acceptés dans le monde spirituel du père et de la mère, dans le monde du sacrifice, de la foi et de l’amour actif. L’éducation n’exige pas un porte-monnaie ouvert, le plus important est l’ouverture du cœur ; alors viendra le temps où les enfants de pupilles deviendront des amis des parents, alors un enrichissement mutuel des richesses du monde intérieur se produira dans la famille.

Une pédagogie

L’amour, comme la foi, atteint sa plénitude par les œuvres (voir Jacques 2, 22). Il importe d’instituer pour les enfants des obligations d’abord minuscules, puis petites et peu à peu de plus en plus importante vis-à-vis des parents, des frères et sœurs et vis-à-vis de la famille tout entière. Et viendra le temps où les enfants prendront avec amour une part importante des travaux domestiques pénibles, lorsque les parents affaiblis pourront s’appuyer sur leurs épaules affermies et que les enfants œuvreront mieux et d’une façon plus intelligente que leurs pères et mères âgés. Il restera aux parents de donner des conseils en général, de prier et d’aimer. Il faut que les parents se préparent à ce cours naturel du développement de la famille et qu’ils y préparent petit à petit les enfants qui prendront ainsi le relais de la vie et des activités du père et de la mère… Il faut se préparer à la vieillesse.

L’amour fraternel

[…] Il faut que se développe entre les enfants un amour fraternel et il convient de créer pour eux une intimité spirituelle et intellectuelle. Ce n’est pas difficile car les enfants sont attirés par leurs semblables. Naturellement, les relations entre les enfants, comme en général entre les hommes, se déterminent par leur caractère psychologique. Mais leur origine commune, l’éducation et les souvenirs de la maison paternelle ont une importance capitale pour l’amitié et l’amour toute la vie durant […]

Il faut apprendre dès le plus jeune âge aux enfants à partager avec les autres, à s’entraider, demander aux aînés d’élever les cadets. Avec quel amour et respect saint Basile le Grand se souvient de sa sœur aînée, Macrine ! »

(P. Gleb Kaleda, L’Église au foyer, p. 62-64)

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