Education et Parentalité (Père Marc Antoine)
Conseils spirituels données aux parents
Le rôle sacrificiel des
parents: les parents n'arrêtent pas de donner leur vie pour que leurs enfants
existent.
Dans le cas d'un départ
prématuré de l'enfant, c'est une grande chose. Le ''oui'' à ce départ, c'est
passer de la mort à la vie. C'est humainement impossible. Il est impossible de
dire oui à la mort de son enfant, de passer de la mort à la vie sans la grâce
de l'Esprit saint, sans la prière de l'Eglise.
C'est le but de l'église:
promouvoir dans le monde une humanité nouvelle. Si c'est pour faire des humains
comme les autres, laissons faire les autres. Le sacrement de la grossesse, la
grossesse baptisée, c'est la mise au monde d'une humanité nouvelle, une
humanité sainte, une race nouvelle.
La plus grande ascèse pour
la femme, c'est de dire ''oui'' tous les jours, pas tellement dans
l'accouchement physique qui quelque fois se passe, même avec douleur, mais dire
''oui'':je veux bien disparaître pour que toi tu existe.
C'est pourquoi il y a un
office de présentation au temple. Manière très claire de ce qu'est la maternité
spirituelle, non seulement des parents, mais particulièrement celle de la
femme. Il est plus difficile pour la femme de pratiquer cette ascèse que pour
l'homme.
Pour l'homme, l'enfant est
déjà loin de lui. Il ne l'a pas porté dans ses entrailles. Après l'accouchement
on montre l'enfant au mari, mais ce n'est pas évident du tout pour l'homme,
alors que pour la femme c'est évident.
Pour la femme cela sera
beaucoup plus dur, c'est vraiment un renoncement, une Croix, une ascèse, une
abnégation, donc la manifestation de l'amour véritable, que de dire tous les
jours à cette mise au monde de l'enfant, à la séparation de l'enfant. Il y a un
renoncement à soi. Dire oui aussi éventuellement à la maladie de l'enfant. Etre
devant un enfant qui part, qui mourra, proche ou lointain, c'est aussi dire
''oui'' à la liberté de l'enfant, dire ''oui'' au chemin auquel Dieu appelle
cet enfant. (Je ne dis pas destin, c'est antichrétien), mais je prononce le mot
de vocation, d'appel.
Dire ''oui'' à un enfant
qui part, c'est un sacrifice suprême, la croix suprême, mais c'est aussi un
acte d'amour suprême. Il y a un acte de foi en
Dieu, un acte de foi dans la liberté de la personne qui part. Il y a aussi une
manière de mettre au monde à la vie éternelle, de bénir l'enfant qui part. Cela
nous dépasse complètement, c'est pour cela que l'on prie pour les parents, pour
les enfants...
On prie les uns pour les autres, que l'Esprit saint vienne et donne non seulement à l'enfant d'être lui-même, de ''haïr'' ses parents, c'est à dire de considérer ses parents comme morts, (être adulte c'est considérer ses parents comme morts), même si on les aime et si on les honore. Mais qu'il donne aussi aux parents le charisme de dire ''oui'' à l'enfant qui part. Pas seulement de dire ''oui'' à Dieu de dire que ta volonté soit faite. Cet acte de foi, cet acte d'amour dans la liberté de ceux que l'on aime. Bénir celui qui part.
(Extrait des catéchèses et cours théologiques du Père Marc Antoine Costa de Beauregard)