Marie Mère de Dieu
Génitrice
« La Mère de Dieu !
Déjà, ce seul vocable nous remplit de joie, d’émerveillement et de stupeur.
Quelle divine merveille en effet que cette jeune fille de notre race, Marie,
soit devenue véritablement mère de Dieu, Théotokos, au sens propre du
terme. Certes, elle n’est pas à l’origine de l’existence du Fils de Dieu, de la
seconde personne de
la Trinité.
Ce Fils est engendré de toute éternité, dans sa nature divine, par le seul Père, Source de la
Divinité.
Mais lorsque, obéissant à ce Père, Il a assumé la
nature humaine, c’est de la Vierge, c’est grâce à son consentement au message
de l’ange Gabriel, qu’Il a reçu cette nature, qu’Il est devenu le Dieu-homme,
notre divin Sauveur. En enfantant ainsi le Verbe selon sa nature humaine, c’est
bien cependant de la divine personne du Verbe qu’elle est devenue la mère, car
la relation entre une mère et son fils est bien une relation entre deux
personnes. C’est bien entre la Vierge Marie et son divin Fils que se sont
ineffablement établis des liens d’affection et de tendresse maternelles, et des
liens d’affection et de confiance filiales.
Notre
mère
Mais les conséquences
de cette divine maternité vont encore plus loin. Parce que la nature humaine du
Christ n’est pas une personne humaine, un individu humain, mais la nature
humaine de la personne du Verbe, par qui et en qui le Père a créé l’univers et
l’humanité, tout en étant une nature particulière, cette nature humaine, ce
corps et cette âme du Christ revêtent de ce fait une certaine universalité.
Chaque homme est contenu en eux. Quand le Christ disait à ses disciples : ‘Ce
que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le
faites’, ce n’était pas une façon approximative de parler. C’était la stricte
vérité. Et c’est pourquoi aussi, quand la Mère de Dieu engendrait son Fils,
elle nous engendrait nous aussi, car nous étions contenus en lui ; elle
devenait ainsi notre mère. Elle éprouve pour chaque homme une véritable
tendresse maternelle, avec tout ce que cela évoque de douceur et de bonté.
L’intercession
La protection de la
Mère de Dieu, qui s’étend sur tous les chrétiens, sur tous les hommes qui
souffrent, sur les plus déshérités, est l’effet de cet amour maternel. Sans
cesse elle intercède pour nous auprès de son divin Fils, surtout si nous
recourons nous-mêmes à son intercession. Les maitres spirituels nous disent que, chez ceux
qui sont parvenus à la véritable humilité, qui sont véritablement morts à
eux-mêmes, la prière incessante n’est plus faite d’une succession d’actes
délibérés, mais qu’elle est devenue un état, une orientation constante du cœur
vers Dieu. On peut, certes, en dire autant de l’intercession de la Mère de
Dieu. Celle-ci est elle-même intercession vivante pour tous les hommes.»
(Archimandrite Placide, Éditorial, « Lettre aux amis des monastères
Saint-Antoine-le-Grand et de la Protection-de-la-Mère-de-Dieu », 2013)