L'avortement

L'Avortement

L’union de la femme et de l’homme est bénie. Dieu est présent dans cette union.

C’est étranger au christianisme de considérer que l’âme arrive dans le corps à un moment donné. C’est tout à fait platonicien.

L’Eglise prie pour les avortements même involontaires. L’avortement est un meurtre, et je ferai pénitence pour cela, ayant été même involontairement agent de cette mort.

L'avortement est une chose très douloureuse qui porte historiquement une charge très lourde.

Dans bien des civilisations, les femmes ont été acculées à l'avortement, obligées. Pour la femme, c'est un drame. On essaie de replâtrer, de justifier... Mais dans le fond, c'est un meurtre volontaire ou involontaire. Le fait d'être associé à la mort blesse non seulement physiquement et moralement, mais aussi spirituellement.

Certaines personnes ont connus plusieurs avortements. Elles disent ''pas de problème''. Plusieurs années plus tard, on voit surgir des rêves, à la limite du conscient-inconscient, des angoisses, des regrets, des nostalgies, souffrances morales intenses, quand il n'y a pas eu aussi des détériorations du corps.

La femme vient dans l'église et demande que ceci soit écclésialisé, baptisé. Elle est accueillie dans l’église. C'est ce regard compatissant que le  Christ tourne vers la femme souffrante. La femme vient pour obtenir le pardon, la compassion, l'amour et la purification. Etre lavé de cette souillure qu'est la mort.

Le mystère de la pénitence, du repentir, du pardon, fait passer le sang d'un signe de mort à un signe de vie. C'est ce que fait le Christ sur la Croix. Le sang versé du Christ sur la Croix, c'est le signe de la vie, de la vie éternelle, de la compassion, de l'amour absolu.

Il est demandé, par la prière, en réponse au sang versé, perdu, gâché, des larmes de pénitence. La femme reconnaît avoir gâché, avoir souillé la vie, avoir péché, contre la vie de Dieu, mais elle demande des larmes de pénitence qui viennent remplacer ce sang versé.  C'est une chose très profonde qui s'assimile au mystère du baptême. Il y a le baptême du sang, le baptême d'eau, mais aussi le baptême des larmes. Le repentir, dans le cadre de l'avortement, est une chose extrêmement importante.  

Les pères spirituels proposaient un temps de pénitence très long, pour justement permettre à la femme d'acquérir des larmes. Elle sait que ce temps de pénitence n'est pas une sanction de type moral, mais est de permettre d'acquérir un repentir véritable, l'acquisition des larmes qui sont, dans le mystère du repentir, le sens spirituel d'un nouveau baptême.

Un ami prêtre a dû s'abstenir de la célébration liturgique pendant plusieurs années, car il était responsable d'homicide involontaire au volant. Il avait été lié à la mort, même s'il n'était pas spécialement responsable, c'était lui qui était au volant. On peut être involontairement impliqué dans la mort.

On fait pénitence aussi pour la guerre. Il y a des personnes qui en temps de guerre on été obligées de tuer alors qu'elles ne haïssaient pas les personnes. Elles ont fait pénitence pendant plusieurs années. Pourtant elles étaient dans la position de le faire pour défendre leurs pays. Elles étaient quand même, involontairement agent de la mort. En tant qu'être humain, c'est quelque chose qui souille.

(Propos tirés des catéchèses et cours théologiques du Père Marc Antoine Costa de Beauregard)

L'Avortement et le "moindre mal"

« Les chrétiens doivent s’opposer légitimement aux législations libéralisant l’avortement, signes évidents de la déshumanisation et du cynisme de notre société. Cependant, il pourra être considéré que dans le cas ultime (et très rare) où l’interruption de la vie du fœtus est le seul moyen de sauver la mère, l’avortement peut être considéré comme un "moindre mal".

Par ailleurs, les chrétiens devront se souvenir qu’un position morale valide contre l’avortement demande que l’on se sente activement responsable des millions d’enfants misérables souffrant de faim, mal éduqués, et non désirés qui viennent au monde sans l’assurance d’une vie décente ».

Bref extrait d’un texte du père Jean Mayendorff, consacré à la position de l’Eglise face à l’avortement ; extrait de son livre « Mariage dans la perspective orthodoxe » (1975).

 Retour menu précédent