Pouvoirs (magie et spiritisme) et charismes spirituels
Il nous arrive souvent, de nos jours, de voir des
hommes saints, mais aussi des hommes qui sont dans l’erreur. Il peut t’arriver d’aller
voir un ermite qui te révèlera des secrets à ton sujet. Et tu dis que c’est un
homme saint. Mais si tu te rends auprès d’un magicien il peut aussi
te révéler des secrets. Le monde aujourd’hui est plein d’escrocs, de magiciens,
qui amassent des trésors.
Les saintes écritures nous éclairent sur la manière
d’opérer le discernement entre les esprits. Une chose est l’ivresse sacrée des
apôtres, par l’opération du Saint Esprit, autre chose est ce qui se passe avec
les « corybantes » (ceux qui se trouvent dans un état d’enthousiasme
maniaque ou excessif), en qui l’on peut voir clairement l’esprit de Satan.
A l’intérieur de nous, subsiste le « vieil
homme » et l’homme selon le Christ. Le vieil homme subit une forte
influence de l’esprit du mal et devient méchant lui-même. Il voit le monde
entier d’un mauvais œil, il veut du mal à tout le monde et ne fait que lancer
des malédictions. C’est de cette manière qu’un homme faible, disons un
magicien, qui subit l’influence de l’esprit du mal, profère continuellement des
blasphèmes. Il dit des évènements à venir, mais toujours dans le sens du mal.
Il est tourné vers le mal.
Par méchanceté, cet homme fait la basse besogne de son
« vieil homme ». Et là, Dieu n’est plus présent ! Mais cet homme
prétend qu’il appartient au Christ. Et de fait, il peut, en apparence, faire
partie de l’Eglise, être baptisé, connaître l’Evangile. Mais il se trouve pris
dans la confession du mal. Sa pensée, son imagination, son âme sont malades. Un tel homme est capable d’en entraîner d’autres. Il
dit : J’ai vu le Christ, la Vierge Marie. Ils m’ont dit qu’il y aura la
guerre, un massacre. Et de fait, cela se produit ! Cela se passe parce que le mal, c’est le diable qui en
a eu le dessein, et c’est la raison pour laquelle il le connaissait. Il peut
dans la réalité s’agir d’un médium, et le voilà qu’il se roule par terre, perd
connaissance, écume et pleure. C’est alors qu’il apparaît que cet homme
n’appartient pas au Christ.
Si quelqu’un s’approche d’un tel homme, pour lui
dire : tu es un escroc ! Il se mettra aussitôt à dire des blasphèmes,
y compris contre le divin. Il se trouve dans un état démoniaque, lequel, petit
à petit, le conduira à l’asile d’aliénés. Cela revient à dire, que tous ces états là, le
spiritisme et tout ce qui lui ressemble, sont des états pathologiques et
dangereux.
Seuls à ceux qui sont dignes du Christ, Dieu fait de
grandes révélations. A ceux qui sont "doux et humble de
cœur", qui sont plein d'amour pour tous, même pour leurs ennemis, qui
prient pour tous, bons et mauvais, ceux qui sont purifiés de leurs passions
mauvaises, qui ont le cœur pur et plein de la grâce de l'Esprit Saint.
A ces saints hommes et femmes (de Dieu), Dieu
révèle des évènements qui appartiennent au passé, au présent, mais aussi ce qui
se passera dans l'avenir. Il leur révèle les profondeurs de l'âme humaine, les
douleurs et joies humaines, leurs péchés et charismes, leurs maladies de leur
corps comme de l'âme, le moment et la nature de leur mort.
Nombreux sont les ascètes chrétiens qui ont été, par
Dieu, jugés dignes d'être, selon leur désir, transférés en d'autres lieux, de
s'y rendre soit dans leur corps soit hors du corps, et d'y être visibles par
d'autres personnes. Pour exemple, un jour l'higoumène du monastère du Mont
Sinaï, le Père Georges, était malade. Il éprouvait le désir de se rendre à
Jérusalem, afin de recevoir la communion des mains du Patriarche. C'est à ce
moment là précis que l'on entra dans sa cellule pour lui demander s'il pourrait
se rendre à l'Eglise. "Non, leur dit-il".
L'higoumène resta seul dans sa cellule. Tandis que son
corps resta dans sa cellule, son esprit se rendit à Jérusalem, à la sainte
Eglise de la résurrection, et y assista à la liturgie. Il y vit le Patriarche
qui entrait dans le sanctuaire.Tous les évêques, prêtres et diacres présents l’avaient
vu lui, l'higoumène, le temps de la divine liturgie. Ils lui avaient même passé
une étole à ce moment là. Il approcha de la Sainte Table pour communier des
mains du Patriarche. A la fin de la liturgie, le Patriarche demanda à l'higoumène
George de venir manger à sa table. Le père George ne dit rien et s'inclina
seulement devant lui. Pendant ce temps, au Mont Sinaï, le prêtre et le
diacre entrèrent dans la cellule de l'higoumène Georges et lui donnèrent la
communion. A Jérusalem, quand vînt l'heure du repas, le
Patriarche attendait l'higoumène George. L'heure était passée, on ne pouvait
plus attendre. On le servit. Le Patriarche en fût grandement contrarié.De Jérusalem, le Patriarche dépêcha au Mont Sinaï
trois moines afin de s'enquérir de la désobéissance et du départ de l'higoumène
George, si connu par son obéissance. Ceux-ci déclarèrent que l'higoumène George était à
Jérusalem, avait communié à l'Eglise de la résurrection des mains du
Patriarche, et que ce dernier lui a dit de venir manger à sa table. Les moines du monastère du Mont Sinaï en eurent la
berlue. Ils dirent que cela fait cinquante ans que notre ancien n'est jamais
sorti du monastère. Vous faites erreur, nous l'avons tous vu ici.
Vous voyez donc, l'higoumène du Mont Sinaï s'était rendu à Jérusalem, sans qu'il le sache lui-même, si c'était dans son corps ou hors de son corps.Nombreux sont aussi ceux qui communiquent entre eux à distance et priaient ensemble. Tout arrive par la grâce de Dieu. Avec la grâce de Dieu il n'y a pas de distance.
Saint Porphyre
(Spiritualité orthodoxe)