Conscience et obéissance
Conscience
et obéissance
Saint Marc le moine nous
dit : « les conseils du prochain sont souvent utiles. Mais rien
ne convient plus à chacun que son propre jugement. « Si tu cherches la
guérison, sois attentif à ta conscience. Tout ce qu’elle te dit de faire, fais
le, et tu y trouveras ton bien. Les secrets de chacun, Dieu les connaît, et la
conscience les connaît tout autant. Voilà les moyens à prendre pour se
corriger ».
Parlant de la nécessité de
pratiquer « le face à face avec la conscience », il la définit comme
le livre ouvert de ce que nous sommes.
En désignant la conscience de cette manière,
Marc suggère un parallèle entre l’écriture et la conscience : il y a d’un
côté la loi gravée dans le livre de
En appelant la conscience
« un livre naturel », Marc s’accorde avec Saint jean Chrysostome,
pour dire que la conscience constitue une partie intégrale de la nature
humaine, crée à l’origine par Dieu. Obscurcie par la chute, la conscience est
restaurée par la grâce baptismale.
Marc affirme « la
grâce a été secrètement donnée à ceux qui ont été baptisés en Christ. Mais elle
agit dans la mesure ou nous pratiquons les commandements. Elle ne cesse de nous
aider dans le secret, mais il dépend de nous de faire ou de ne pas faire le
bien selon notre pouvoir. La grâce commence par éveiller divinement la
conscience ; d’où vient que même ceux qui ont fait le mal, après s’être
repentis, sont devenus agréable à Dieu ».
Découvrir la grâce qui est en nous
Le
vrai but de la vie chrétienne, tel que l’entend Marc le
moine, est de découvrir la présence du
Christ et du Saint Esprit qui demeure en nous et qui nous ont été conférés
par le baptême. Dès notre baptême, la deuxième et troisième personne de
Cependant au début nous
n’avons l’expérience de sa présence que de manière inconsciente ou
« mystique ». Ce n’est que par l’accomplissement des commandements,
que nous devenons conscients progressivement de la présence baptismale du
Christ eu du saint Esprit en nous d’une manière qui est « active » et
claire », avec une « pleine assurance consciente ».
Ecouter
notre conscience est alors précisément devenir conscient de la grâce baptismale
en nous.
Ce réveil de notre
conscience, selon Marc, doit être accompagné, non seulement de l’observance des
commandements, mais aussi d’une prière sincère. «Une conscience bonne, se
découvre par la prière, et une prière pure par la conscience ; chacune des
deux, en effet, a par nature besoin de l’autre ».
Lorsque Marc affirme que
« rien ne convient plus à chacun que son propre jugement », cela
signifie t-il pour autant qu’il n’attache que très peu d’importance ou pas à la
direction d’un père spirituel ? En fait ce n’est pas le cas. Il ne rejette
certainement pas l’importance du rôle de l’abba.
Un ascète débutant à besoin
de contacts réguliers avec des d’autres plus avancés que lui. Il lui faut
« s’efforcer de fréquenter des gens expérimentés dans les choses
spirituelles, de vivre avec eux et de se laisser conduire par eux. Ainsi si tu
n’as pas toi-même la lampe de la vraie connaissance, si tu fais route avec
celui qui a la lampe, tu ne marcheras pas dans les ténèbres ».
Le
rôle du guide spirituel
En même temps, Marc
interprète son rôle de guide spirituel de manière réservée et restrictive.
Marc nous dit que le rôle du guide spirituel est de ne point
priver le disciple de toute responsabilité morale, mais au contraire, de lui
permettre d’atteindre la véritable
liberté de choix en sa propre
conscience devant Dieu. Les paroles
du père ne remplacent la voix de Dieu en nous, mais au contraire, le but du
père spirituel est de nous aider à entendre directement et personnellement
cette voix.
Le père spirituel n’est pas
un législateur mais quelqu’un qui initie ; non pas un gouverneur ou un
officier qui commande, mais un infirmier ou un jardinier ; non pas un
autocrate mais une sage-femme.
Il ne se tient pas entre le disciple et le christ, il ouvre la porte et nous mène vers la présence divine. Le vrai directeur est toujours le Saint esprit.
(Spiritualité orthodoxe)