Pardon chrétien selon le père Thomas Hopko

Qu'est-ce que le pardon chrétien, selon le père Thomas Hopko ?

Pardon chrétien

« Je pense là à une femme qui doit pardonner à son père et à son oncle, car ils l’ont violé dans son enfance. Une fois qu’elle commence à voir les choses, elle arrive à admettre que son père était aussi victime ; que par bien des cotés, il était conditionné. C’est ce que la bible veut dire quand elle dit que les péchés seront punis jusqu’à la quatrième génération. Il y existe une tradition du mal. C’est pourquoi je répète que le pardon rompt la chaîne du mal. L’enfant d’un parent hystérique, dépendant de la drogue, naîtra également dans cette dépendance. Il y a une tendance au mal en nous, biologique, psychologique, génétique. Le père Schmemann disait souvent que la vie spirituelle réside dans la manière dont vous arrivez à traiter ce qu’on vous a fait subir.

Notre revendication théologique, c’est qu’avec une bonne dose de foi, d’amour, de pardon, vous pouvez restaurer la nature humaine. Vous pouvez transmettre une humanité plus saine, intégrée, paisible, et joyeuse à votre progéniture. Vous pouvez être une présence de pardon ou d’au contraire. Si vous pouvez voir les causes et les influences, vous arriveriez à conclure qu’il y a beaucoup de choses qui font des gens des victimes, mais qu’en même temps, les gens ont des occasions de briser la chaîne du mal, de pardonner, et de ne pas permettre au mal de continuer.

Jésus dit qu’il n’y a qu’un seul péché impardonnable, le blasphème contre l’Esprit ; c’est le non-désir du pardon, d’être pardonné et de pardonner. L’orgueilleux ne peut accepter la grâce.

Le baptême nous place dans le contexte du pardon et de la miséricorde, qui permet à son tour l’apparition de ce que l’on appelle le combat invisible. Vous serez un pécheur, c’est pourquoi Jésus emploie les mots « soixante dix sept fois ». C’est inhérent à la vie humaine. Saint Jean Chrysostome dit que « l’on est baptisé afin de lutter ».

La dimension ascétique

La base métaphysique est une communion d’amour et d’être, vérité aride pour laquelle nous avons été crée. Dire oui à cela, c’est la vie déifiée. Mais dire oui à cela dans le « monde déchu », veut dire que comme le dit saint Paul « crucifier la chair avec ses passions et ses désirs ». Vous devez tuer l’égo, le « vieil Adam », et ce dernier ne meurt qu’en se débattant et en hurlant. La multiplicité de ces faux moi doit être exposé au grand jour et ce n’est pas facile.

Le moment de miséricorde peut être un moment violent. Voir les choses clairement, prendre conscience, cela nécessite très souvent un acte incroyablement violent. Il me semble que c’est cela dans les Ecritures des épreuves, souffrances, malheurs ; faire prendre conscience aux gens de ce qu’ils sont et de qui ils sont véritablement. C’est cela la dimension ascétique, car au moment ou une personne dit : «  je vais travailler à être miséricordieux », tous les démons de l’enfer vont se mettre à le suivre pour l’arrêter.

Comment arriver à la véritable réconciliation

On doit éprouver dans toute sa profondeur la douleur et le mal véritable qui ont été faits. C’est la partie  plus difficile du pardon. C’est ce qui bloque la plus part des gens. Ainsi, le pardon nest pas seulement le pardon de l’autre, c’est également le pardon de vous-même. Si vous ne pardonnez pas, vous vous permettez d’être empoisonné. Quand vous rejetez le pardon, vous vous détruisez. Vous refusez la communion.

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