Prière chrétienne et méditation yoga
Le Père Sophrony dit que l'on trouve chez certains une
tendance à établir des parallèles entre la prière de jésus, pratiquée dans
notre Eglise orthodoxe, et le yoga indien (méditation transcendantale et autres
pratiques semblables). Ils se trompent.
Père Sophrony : «Ils se trompent tous ceux qui
s’efforcent de se dépouiller mentalement de tout ce qui est transitoire,
relatif, afin de franchir par là quelques seuils invisibles, de prendre
conscience de ce qu’ils ont été de toute éternité, et de réaliser ainsi leur
« identité » avec le Principe de toute existence; ainsi de retourner
vers l’Absolu transpersonnel et « sans nom », et de fusionner avec
lui, afin de dissoudre dans l’océan supra-intelligible leur personne même, la
confondant avec la forme individuelle de l’existence naturelle.
Il est vrai que des efforts ascétiques de ce genre ont
permis à certains de s’élever jusqu’à une contemplation supra-rationnelle de
l’être, d’éprouver une certaine frayeur mystique et de connaître l’état de
silence de l’intellect après que celui-ci eu franchi les limites de l’espace et
du temps.
Ainsi l’ultime aboutissement d’une telle ascèse non
personnaliste en a conduit beaucoup à penser que le principe divin est dans la
nature même de l’homme ; à tendre vers l’autodéification, ce qui est à
l’origine de la grande chute (chute originelle d'Adam, notre ancêtre); à
discerner en eux une certaine « absoluité » divine qui en fait
n’est que le reflet de l’Absoluité divine dans l’être crée à son image.
Ce mouvement vers les
profondeurs de son propre être n’est rien d’autre qu’une attirance vers le
néant duquel nous avons été tiré par la volonté du Créateur ». « D’après ma propre expérience spirituelle, dit le
père Sophrony, en tout cela, le
Dieu Vivant, c'est-à-dire "Celui qui Est vraiment", ne s'y trouve
pas. Toute contemplation réalisée sur cette voie (yoga et méditation)
est une contemplation du soi, mais non une contemplation de Dieu. Dans ces états, nous découvrons certes une beauté,
mais c’est encore la beauté créée, non "l’Etre premier». Et tout cela ne conduit pas au
"Salut".
La libération spirituelle véritable commence quand on
accepte pleinement et sans douter la révélation : « Je suis Celui qui
Est » : Dieu est Absolu personnel, Trinité consubstantielle et
indivisible. C’est sur cette révélation que s’édifie le Salut véritable de
l'Homme et notre vie chrétienne ».