Stérilité féminine

Introduction

Beaucoup de femmes se retrouvent confrontés à des problèmes de stérilité et cherche souvent par tous les moyens à satisfaire leur désirs d'enfants. L’Eglise orthodoxe, par les propos du père Marc Antoine Costa de Beauregard, aborde cette question sur un plan théologique et pastoral.

La femme et la stérilité dans l'Eglise

La relation de la femme avec l'église est une relation qui est fondée sur un rapport d'exclusion-accueil. Dans beaucoup de circonstances, la femme se trouve assumer la part de l'humanité exclue. Alors se présente pour elle la charge sacerdotale d'exprimer le mystère de réconciliation avec l'Eglise.

La femme dans le mois qui suit l'accouchement, est la figure de la réconciliation de l'humanité avec l'église. Dans sa propre existence, elle assume cette Pâque, cette croix, la croix de l'exclusion qui devient inclusion. C'est pourquoi ce qui concerne la réconciliation, la purification, le retour est tellement spécifique de la démarche liturgique de la femme dans l'église.

Pour l'homme, cet aspect de purification, de réintégration ne se pose pas pratiquement, sauf dans le cas d'un péché général.

La femme a des voies propres, qui sont sa fonction d'exprimer ce que l'humanité souffre comme exclusion (le mystère d'Eve). Quand la femme se retrouve pendant 40 jours éloignée de l'église après l'accouchement, elle assume quelque chose du destin de l'humanité. Quand elle est accueillie au terme des 40 jours, elle assume aussi quelque chose de l'humanité. Dans la première partie, c'est le mystère d'Eve, dans la deuxième partie, c'est le mystère de la Mère de Dieu.

Dans l'église, la femme se voit enseigner que la maternité peut être chez elle spirituelle. C'est à dire enfanter spirituellement en elle le Christ, devenir "christophore".

Ce qui est important, c'est comment sont reliés deux aspects: d'une part le mystère de la stérilité dans l'Ancien Testament, qui est signe que l'on a déplu à Dieu quelque part, et d'autre part, l'œuvre du Christ et de l'Esprit. C'est parce que le Christ et l'Esprit sont venus que cette situation de stérilité (physiologique) de la femme peut être transformée et qu'un espoir peut être trouvé.

C'est à l'ombre du mystère du Christ, du mystère de l'Esprit Saint dans l'église que va être présenté cette douleur, cette souffrance de l'âme, cette grande souffrance morale que peut être la stérilité. L'église est là pour demander le pardon. Le pardon, c'est la nouvelle alliance. On va introduire dans cette souffrance morale, le pardon. La fécondité spirituelle sera là, au moins. Ce qui est important pour l'être humain est d'être pardonné. C'est plus important que de mettre cet enfant au monde. Mais si l'enfant vient, il sera effectivement le signe du pardon.

Cette question de la stérilité trouve dans l'église la prière de la supplication mais aussi l'acceptation. Si on a le courage de mettre cette souffrance morale dans l'église, dans la communauté, dans la prière de l'église, devant le prêtre, cela veut dire aussi que l'on se met devant la volonté de Dieu.

Comme couple, comme femme, on se trouve comme devant l’acceptation de la Volonté divine. Etre libéré de la révolte, purifié de tout désir de possession, purifié par l'obsession de la fécondité biologique, obsession qui appartient plus à l'ancienne alliance qu'à la nouvelle.

La Mère de Dieu reste jusqu’à aujourd’hui même transpercée par la croix de son fils qui devient pour elle un glaive à deux tranchants et par le glaive de toutes nos croix.

Laissons nos frères percer notre cœur. Le « oui » de la croix est le chemin de la déification. La Mère de Dieu nous amène à voir dans chacun de nos frères, selon la chair du Fils de l’homme, à la fois Dieu, c'est-à-dire Son Image, et un fils qui nous est donné en adoption pour que nous l’aimions de compassion, pour que nous participions à ses souffrances et que nous prenions sur nous ses péchés. Le christ a fait par l’incarnation, de la maternité, un sacrement. La stérilité est également un sacrement. Ce qui est en dehors de l’Eglise est biologique, psychique, devient un sacrement par le baptême. 

Dieu et bon et miséricordieux. Certains époux ont beaucoup souffert de ne pas avoir d’enfants, avant de comprendre que Dieu faisait pour eux ce qu’Il considère comme le mieux.

 

(Extraits tirés des enseignements du Père Marc Antoine Costa de Beauregard)

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