Le Mal et la Torture
Le
père Marc Antoine Costa de Beauregard dit: « Le rôle de la vie
ascétique est de combattre mal et le mauvais usage des sens, et non le
corps où
les sens eux-mêmes. Il n’y a pas de pénalisation du monde sensible en
lui-même,
contrairement à une anthropologie de type platonicienne, qui existe
aussi bien
en Orient, par Evagre, Augustin, etc.
La
vie sensible n’est pas un
obstacle à la vie spirituelle. L’obstacle est le problème du mal. C’est
un
problème spirituel et non sensible qui est un obstacle au chemin vers
Dieu. Se pose pour Grégoire
Palamas, le problème de la conversion et de l’évangélisation de la
matière et
du corps.
La
sécularisation de la
sexualité, du corps est caractéristique et ne peut nous laisser
indifférent.
Notre attitude ne doit pas être du type moral (c’est mal), mais
missionnaire.
Comment peut-on parler mal du corps, de la sexualité, comment peut-on
commercialiser
tout cela alors que c’est un domaine qui doit être sauvé, doit
ressusciter, qui
doit participer à la vie sainte.
Il
y a à retrouver ici le
sens moral réel, l’éthique du corps, l’éthique sexuelle, en fonction de
ce
thème de la sanctification.
C’est
parce que le corps est
appelé à être le temple de l’Esprit Saint, à devenir eucharistie, à
être
transformé comme le pain et le vin, que l’on ne peut pas faire
n’importe quoi
avec.
On ne torture pas le temple du
Saint Esprit. A
notre époque, il y a la question de la torture de l’âme qui se pose. Nous
ne sommes pas des gens
qui aime la souffrance, mais nous savons que la croix est le chemin de
l’acquisition de l’Esprit Saint, si la croix est acceptée et non subie
ou
imposée.
D’où
la question extrême de
la torture. Une torture acceptée par un croyant qui intercède pour son
bourreau
fait venir l’Esprit Saint dans le monde. Mais une torture subie, vécue
dans la
révolte ou la peur, cela n’a pas de nom ».